
la rebelión consiste en mirar una rosa hasta pulverizarse los ojos
Lo ha alcanzado una bala en la ribera
de una clara corriente cuyo nombre
ignora. Cae de boca. (Es verdadera
la historia y más de un hombre fue aquel hombre.)
El aire de oro mueve las ociosas
hojas de los pinares. La paciente
hormiga escala el rostro indiferente.
Sube el sol. Ya han cambiado muchas cosas
y cambiarán sin término hasta cierto
día del porvenir en que te canto
a ti que, sin la dádiva del llanto,
caíste como cae un hombre muerto.
No hay un mármol que guarde tu memoria;
seis pies de tierra son tu oscura gloria.
Les lignes de la main
D'une lettre jetée sur la table s'échappe une ligne qui court sur la veine d'une planche et descend le long d'un pied. Si l'on regarde attentivement on s'aperçoit qu'à terre la ligne suit les lames du parquet, remonte le long du mur, entre dans une gravure de Boucher, dessine l'épaule d'une femme allongée sur un divan et enfin s'échappe de la pièce par le toit pour redescendre dans la rue par le câble du paratonnerre. Là, il est difficile de la suivre à cause du trafic mais si l'on s'en donne la peine, on la verra remonter sur la roue d'un autobus arrêté qui va au port. Là, elle descend sur le bas de nylon de la plus blonde passagère, entre dans le territoire hostile des douanes, rampe, repte et zigzague jusqu'au quai d'embarquement, puis (mais il n'est pas facile de la voir, seuls les rats peuvent la suivre) elle monte sur le bateau aux sonores turbines, glisse sur les planches du pont de première classe, franchit avec difficulté la grande écoutille et, dans une cabine où un homme triste boit du cognac et écoute la sirène du départ, elle remonte la couture de son pantalon, gagne son pull-over, se glisse jusqu'au coude, et, dans un dernier effort, se blottit dans la paume de sa main droite qui juste à cet instant saisit un revolver.